Chasse : baisse du prix du permis et gestion adaptée pour certaines espèces

Le prix du permis national de chasse sera bien divisé par deux, comme le réclamaient les chasseurs, a indiqué l'Elysée lundi. Important territoire de chasse, le Centre-Val de Loire compte environ 110 000 chasseurs pour 1 270 sociétés communales et plus de 6 000 sociétés de chasse privées.

A l'occasion de la deuxième réunion à haut niveau sur la chasse en six mois, Emmanuel Macron, qui a plusieurs fois exprimé son soutien à la pratique de la chasse, a donné son accord à la baisse du permis national de 400 à 200 euros.

Le permis national, contrairement au départemental, permet de chasser sur tout le territoire. Il n'est possédé que par environ 10% des quelque 1,2 million de Français qui pratiquent la chasse chaque année, selon la Fédération nationale des chasseurs (FNC).

Le Centre-Val de Loire comptabilise pour sa part 110 000 chasseurs, soit environ 10 % de du total national, "structurés en 1 270 sociétés communales environ et plus de 6 000 sociétés de chasse privées", selon la fédération régionaledes Chasseurs du Centre-Val de Loire. L'activité représente un peu un peu plus de 2% du PIB de la région.Cette baisse qui n'est pas vraiment une surprise dans la mesure où le président avait donné en février son feu vert à une réflexion sur le sujet, n'est pas nécessairement une préoccupation majeure pour les défenseurs de l'environnement.

Ces derniers s'inquiètent surtout des modalités de la nouvelle gestion des espèces chassables. Lors de la réunion de lundi, à laquelle participaient notamment le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot et le président de la FNC Willy Schraen, la liste de six premières espèces qui seront concernées d'ici la fin de l'année par cette "gestion adaptative" a été annoncée, dont oies cendrées, grands tétras, tourterelles des bois et barges à queue noire.

Actuellement, la liste des espèces chassables, principalement des oiseaux et quelques mammifères comme le sanglier, est figée. La nouvelle "gestion adaptative" discutée depuis plusieurs mois repose sur un renforcement de la collecte des données sur l'état de conservation des espèces et sur les prélèvements des chasseurs.

Un conseil scientifique qui sera mis en place à l'automne devra éclairer le gouvernement sur les quotas à définir pour chaque espèce concernée. Les chasseurs espèrent que certaines espèces aujourd'hui protégées pourront à
terme être chassées
. Une perspective dénoncée par les défenseurs de l'environnement qui voudraient que la nouvelle formule ne puisse permettre que de diminuer des quotas de chasse existants.

"Premiers écologistes de France ?"

Sur les "64 espèces d'oiseaux" chassées en France, "20 sont sur la liste rouge de l'Union internationale de conservation de la nature" (UICN), a dénoncé lundi 28 août sur BFMTV le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Allain Bougrain-Dubourg, qui réclame l'interdiction de chasser toutes les espèces sur cette liste, comme la tourterelle des bois.

La réforme prévoit d'autre part  la création d'un fond de 16 millions d'euros "géré par les chasseurs" (5 euros prélevés sur chaque permis national, abondés par l'Etat de 10 euros par chasseur) "pour des actions concrètes en faveur de la biodiversité (restauration de haies, de zones humides), a indiqué dans un entretien au Figaro le secrétaire d'Etat à la Transition écologique Sébastien Lecornu, qui pilote la réforme.

Les chasseurs devront également suivre une formation de remise à niveau tous les dix ans. Et l'Agence française pour la biodiversité (AFB) et l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) vont fusionner, permettant de mutualiser leurs ressources de police de l'environnement, notamment la lutte contre le braconnage et la chasse illégale, a ajouté Sébastien Lecornu.
Alors que la saison de la chasse ouvre progressivement en France d'ici fin septembre, les chasseurs lancent mardi une grande campagne de publicité dans plusieurs grandes villes avec cette question: "Les chasseurs, premiers écologistes de France?". Question à laquelle ils répondent oui, mais les défenseurs des animaux comme la Fondation Brigitte Bardot ne partagent pas leur avis.

"La France ne doit pas rester l'éternelle lanterne rouge de la condition animale, il faut arrêter de se coucher devant les chasseurs !", a dénoncé lundi l'organisation sur Twitter, alors que sa présidente a récemment qualifié Nicolas Hulot de "trouillard" sur ce dossier. Sur la question du bien-être animal, la FNC s'est engagée à mettre en place une "charte" sur la controversée chasse à courre, et les "pièges par noyade" seront interdits, a assuré M. Lecornu, ajoutant que des discussions auront lieu sur d'autres "chasses traditionnelles".

Les ONG dénoncent notamment la chasse à la glue qui consiste à enduire des branches où viennent se poser des oiseaux.
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